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Le Réseau Édifier notre Matrimoine est fier de vous présenter l'origine de sa création.

Qu'est-ce que le matrimoine ?

D’après le Robert historique de la langue française, le mot apparaît dès 1155 en ancien français sous la forme de « matremuine » puis « matremoigne » avant de devenir « matrimoine » en 1408. Au Moyen-Age, quand un couple se mariait, il déclarait son patrimoine (les biens hérités du père) et son matrimoine (les biens hérités de la mère). Dix siècles plus tard, le patrimoine a pris ses lettres de noblesses, jusqu’à l’avènement des journées européennes du patrimoine, tandis que le substantif « matrimoine » a disparu… Ne reste que l’adjectif matrimonial pour tout ce qui a trait au mariage. Le résultat d’un processus de masculanisation de la langue entamé au XVIIème siècle, sous l’égide de l’Académie française, à laquelle il est temps de mettre fin, en rendant au matrimoine, ce qui appartient au matrimoine…

Le Matrimoine et le Spectacle Vivant

Les actrices ne furent pas de tout temps les bienvenues sur la scène de nos théâtres. Leur apparition, entre le XVIe et le XVIIe siècles, suscita de vives polémiques.
À la même époque, les premières autrices professionnelles partirent à l’assaut de l’écriture théâtrale, genre « mâle » par excellence, pour accéder à la parole publique, et à l’espace social, artistique et politique que constituait la scène de l’Ancien Régime.

Jouées à la Comédie-Française, traduites en plusieurs langues, certaines de leurs pièces furent applaudies dans toute l’Europe. Rien que pour la France, on compte 150 autrices de théâtre sous l’Ancien Régime, 350 au XIXème et 1500 au XXème. 17 firent leur entrée au répertoire de la Comédie-Française sous l’Ancien Régime, 13 au XIXème, 5 au XXème. Aucune n’entra au répertoire de ce théâtre entre 1958 et 2002… 

Comment ces Amazones des lettres disparurent de notre mémoire, au point d’y perdre jusqu’à leur qualificatif d’ « autrice » ? Et aujourd’hui, qu’en est-il ? La redécouverte de ces devancières n’a-t-elle pas un rôle à jouer dans la quête de visibilité des créatrices d’aujourd’hui ? Leur histoire n’est-elle pas un puissant outil de légitimité ?

Chaque jour, de grandes oeuvres composées par des autrices, compositrices et chorégraphes injustement effacées de notre mémoire sont redécouvertes, venant enrichir notre héritage culturel et offrant l’opportunité de renouveler nos représentations imaginaires. Pour que ce matrimoine redevienne un matrimoine vivant, il est indispensable que ces oeuvres retrouvent le chemin de la scène et rencontrent les artistes d’aujourd’hui.